Histoire

Dans son ouvrage consacré à Durtal et ses environs, l'Abbé Grosbois situe la fondation du bourg vers 1050 et l'existence d'Auvers à partir de 1198.

M. Enguehard, Architecte Départemental des Monuments Historiques de Maine et Loire, avait retrouvé l'infrastructure d'une tour de guet carrée, que son type de construction a permis de dater du XIIème siècle, remplacée par la tour actuelle au XIVème siècle. Le corps de logis date des XVème et XVIème siècles. Vraisemblablement au début du XVème siècle, une partie du bâtiment a été ravagée par un incendie. La construction s'étendait au Sud-Ouest. Une cheminée monumentale existait au centre de la façade Sud-Ouest. Les cheminées de la partie centrale ont été réalisées au XVIème siècle, après l'incendie. La dimension de l'appareillage d'une porte au rez-de-chaussée de la façade Nord-Est montre qu'il autorisait son franchissement à cheval, attestant ainsi de la seigneurie du lieu. De chaque côté de la porte de la tour, la présence d'une tête mitrée et d'une grappe de raisin sur le chapiteau témoigne que vivait là, au XIVème siècle, une communauté religieuse.

Selon l'Abbé Grosbois, au XIIIème siècle, le propriétaire était le Sieur Huet d'Auvers dont la petite fille épousa Geoffroy Lemaçon, ancêtre du Chancelier de France de ce nom. La famille Lemaçon est à nouveau présente de 1437 à 1635, puis celle de Michel de Boisleve jusqu'en 1689, ensuite celle de Jean Berthelot de Séchelles. Marie Anne de Saint Germain, épouse de Messire Charles de Coué, Marquis de Lusignan, acquit la terre d'Auvers le 5 septembre 1716. Après saisie réelle le 27 mars 1717, « les terres, fiefs et seigneurie du Grand Auvers » passèrent par retrait féodal à François, Duc de La Rochefoucauld, Pair de France, Comte de Durestal le 30 avril 1718.

Ces biens restèrent à la famille du Duc de La Rochefoucauld jusqu'à la Révolution Française. Le 18 Prairial An II de la République (6 juin 1794), les biens de l'Emigré La Rochefoucauld, dont le bien nommé « Métairie du Grand Auvers », furent mis en adjudication par l'Administrateur du district de Châteauneuf et du département du Maine et Loire, au nom du gouvernement et en vertu des lois concernant la confiscation des biens des émigrés. L'inventaire, établi alors, précise que la chapelle dédiée à Saint Georges était en ruines. Il était invoqué par les habitants des environs comme le Saint-Patron protecteur des vignes. Sur la colline, un cru réputé dit

« Chamblançay » existait encore dans la première moitié du XXème siècle.

La Métairie du Grand Auvers fut acquise par Jacques René Aubin Courtigné, membre du Collège Rectoral du Département du Maine et Loire et Conservateur des Hypothèques d'Angers. Le 7 décembre 1814, François Alexandre Frédéric de La Rochefoucaud de Liancourt, Duc et Pair de France accepta de lui remettre toutes les archives d'Auvers depuis 1393.

Les descendants de Jacques René Aubin Courtigné conservèrent le Manoir d'Auvers jusqu'en 2001, année de son acquisition par les propriétaires actuels.

Le parc a été dessiné vers 1870 et son aménagement commencé par le Docteur Farge se poursuit.

Le Manoir d'Auvers ayant été inscrit à l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques en 1974, des travaux de restauration très importants ont démarré. Ils ont été conduits successivement par Messieurs Enguehard, Grémont, Latron et Turquet de Beauregard, Architectes des Monuments Historiques ou des Bâtiments de France. Ils visaient à rendre au manoir son aspect originel.